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-====== Kis ======+====== Kiš ======
  
-La ville de Kiš a été identifiée avec un groupe de tells situés sur l'un des anciens bras de l'Euphrate à une quinzaine de kilomètres à l'est de Babylone. Les ruines s'étendent sur une superficie de 4 km2, avec à l'ouest le tell el-Oheimir, à l'est le tell Inghara et le tell Bandar, pour ne citer que les principaux. Kiš présente la particularité d'être une conurbation, formée par la réunion de Kiš proprement dite (sous le patronage du dieu Zababa) et de Hursagkalamma, vouée à la déesse Ištar. Le site, identifié dès 1873 par G. Smith, fut fouillé tout d'abord par H. de Genouillac en 1912 puis, de 1923 à 1933, par une mission anglo-américaine de l'université d'Oxford et du Field Museum of Natural History de Chicago (S. Langdon, E. Mackay et L.-Ch. Watelin). L'étude du tell Inghara a été reprise en 1988 par une mission japonaise (K. Matsumoto).  +La ville de Kiš a été identifiée avec un groupe de tells situés sur l'un des anciens bras de l'Euphrate à une quinzaine de kilomètres à l'est de Babylone. Les ruines s'étendent sur une superficie de 4 km2, avec à l'ouest le tell el-Oheimir, à l'est le tell Inghara et le tell Bandar, pour ne citer que les principaux. Kiš présente la particularité d'être une conurbation, formée par la réunion de Kiš proprement dite (sous le patronage du dieu Zababa) et de Hursagkalamma, vouée à la déesse Ištar. Le site, identifié dès 1873 par G. Smith, fut fouillé tout d'abord par H. de Genouillac en 1912 puis, de 1923 à 1933, par une mission anglo-américaine de l'université d'Oxford et du Field Museum of Natural History de Chicago (S. Langdon, E. Mackay et L.-Ch. Watelin). L'étude du tell Inghara a été reprise en 1988 par une mission japonaise (K. Matsumoto). 
-La stratigraphie du tell a pu être précisée par une fouille en profondeur menée sur le tell Inghara (sondage Y) par la mission anglo-américaine. On y a recueilli du matériel datant du néolithique, des périodes d'Obeid et d'Uruk. Le sondage permit de repérer le développement de la ville à la période dynastique archaïque. Le début de celle-ci (DA I et II) est caractérisé par trois niveaux d'habitats et un cimetière avec des tombes à char. Les fouilleurs repérèrent également des traces d'inondations qui leur firent penser qu'ils avaient trouvé la marque du Déluge biblique. Au Dynastique archaïque III furent bâtis deux temples sur terrasse, interprétés comme des ziggurats. La période d'Akkad est illustrée par le «monument Z » et des tombes. Dans ce secteur du site, l'occupation ne reprend qu'avec la période néo-babylonienne, de laquelle on date deux temples jumeaux à disposition axiale. Le plus grand mesurait 92 m 83 et comprenait deux sanctuaires et de nombreuses pièces annexes; le plus petit (47 m 47) possédait une cella ouverte sur une cour centrale.  +\\  
-Sur le tell A d'Inghara fut dégagé le «palais A », d'époque dynastique archaïque (DA I ou II). Il s'agit en fait très probablement d'un ensemble de deux bâtiments palatiaux et d'une entrée monumentale agencés autour d'un espace extérieur. Le bâtiment nord (100 m 40) était entouré d'un mur épais (3 m à 3,90) et d'une sorte de couloir périphérique. Le bâtiment sud (56 m 37), aux murs plus étroits, présentait sur l'espace extérieur une salle allongée avec portique à colonnes. Dans ce même bâtiment, une salle oblongue possédait sur son axe médian quatre bases de colonnes. Ces deux caractéristiques sont tout à fait exceptionnelles dans l'architecture mésopotamienne. Après l'abandon du palais, à la fin du Dynastique archaïque et au début de la période d'Akkad, un cimetière fut installé dans ses ruines. De la même époque que le «palais A » date le «palais P ». Il est également délimité par un mur épais. À l'intérieur, de nombreuses pièces sont organisées autour d'une cour centrale. La partie conservée et fouillée de ce bâtiment est de forme triangulaire, sans doute imposée par le parcellaire préexistant. +La stratigraphie du tell a pu être précisée par une fouille en profondeur menée sur le tell Inghara (sondage Y) par la mission anglo-américaine. On y a recueilli du matériel datant du néolithique, des périodes d'Obeid et d'Uruk. Le sondage permit de repérer le développement de la ville à la période dynastique archaïque. Le début de celle-ci (DA I et II) est caractérisé par trois niveaux d'habitats et un cimetière avec des tombes à char. Les fouilleurs repérèrent également des traces d'inondations qui leur firent penser qu'ils avaient trouvé la marque du Déluge biblique. Au Dynastique archaïque III furent bâtis deux temples sur terrasse, interprétés comme des ziggurats. La période d'Akkad est illustrée par le «monument Z » et des tombes. Dans ce secteur du site, l'occupation ne reprend qu'avec la période néo-babylonienne, de laquelle on date deux temples jumeaux à disposition axiale. Le plus grand mesurait 92 m 83 et comprenait deux sanctuaires et de nombreuses pièces annexes; le plus petit (47 m 47) possédait une cella ouverte sur une cour centrale. 
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 +Sur le tell A d'Inghara fut dégagé le «palais A », d'époque dynastique archaïque (DA I ou II). Il s'agit en fait très probablement d'un ensemble de deux bâtiments palatiaux et d'une entrée monumentale agencés autour d'un espace extérieur. Le bâtiment nord (100 m 40) était entouré d'un mur épais (3 m à 3,90) et d'une sorte de couloir périphérique. Le bâtiment sud (56 m 37), aux murs plus étroits, présentait sur l'espace extérieur une salle allongée avec portique à colonnes. Dans ce même bâtiment, une salle oblongue possédait sur son axe médian quatre bases de colonnes. Ces deux caractéristiques sont tout à fait exceptionnelles dans l'architecture mésopotamienne. Après l'abandon du palais, à la fin du Dynastique archaïque et au début de la période d'Akkad, un cimetière fut installé dans ses ruines. De la même époque que le «palais A » date le «palais P ». Il est également délimité par un mur épais. À l'intérieur, de nombreuses pièces sont organisées autour d'une cour centrale. La partie conservée et fouillée de ce bâtiment est de forme triangulaire, sans doute imposée par le parcellaire préexistant. 
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 Le tell d'el-Oheimir correspond à l'agglomération principale de la cité à partir de l'époque paléo-babylonienne. On y a repéré la ziggurat (É.U6.NIR. KI.TUŠ.MAH) et le temple associé, dédié au dieu Zababa (É.DUB.BA). L'ensemble fut reconstuit, semble-t-il, par Hammurabi et restauré ensuite à l'époque néo-babylonienne. De nombreuses tablettes de cette dernière période furent trouvées sur le tell W situé à l'est du tell Ingharra. Les périodes postérieures sont également attestées à Kiš: le tell Bandar renferme une forteresse probablement d'époque parthe; le tell H a livré un palais, une église manichéenne et une résidence royale datant de l'époque sassanide. \\ Le tell d'el-Oheimir correspond à l'agglomération principale de la cité à partir de l'époque paléo-babylonienne. On y a repéré la ziggurat (É.U6.NIR. KI.TUŠ.MAH) et le temple associé, dédié au dieu Zababa (É.DUB.BA). L'ensemble fut reconstuit, semble-t-il, par Hammurabi et restauré ensuite à l'époque néo-babylonienne. De nombreuses tablettes de cette dernière période furent trouvées sur le tell W situé à l'est du tell Ingharra. Les périodes postérieures sont également attestées à Kiš: le tell Bandar renferme une forteresse probablement d'époque parthe; le tell H a livré un palais, une église manichéenne et une résidence royale datant de l'époque sassanide. \\
  
 **Bibliographie :** **Bibliographie :**
-H. DE GENOUILLAC, //Fouillles françaises d'El 'Akhymer, premières recherches archéologiques à Kich//, (2 vol.), Paris, 1924-25. MC GUIRE GIBSON, The City and Area of Kish, Miami, 1972. S. LANGDON,  +  * H. DE GENOUILLAC, //Fouillles françaises d'El 'Akhymer, premières recherches archéologiques à Kich//, (2 vol.), Paris, 1924-25.  
-Excavations at Kish, vol. I, 1923-1924, Paris, 1924. P.R.S. MOOREY, //Kish Excavations 1923-1933//, Oxford, 1978. ID., «The city of Kish in Iraq », //AJA// 80, 1976, 65 ss.+  * MC GUIRE GIBSON, //The City and Area of Kish//, Miami, 1972. 
 +  * S. LANGDON, //Excavations at Kish//, vol. I, 1923-1924, Paris, 1924. 
 +  * P.R.S. MOOREY, //Kish Excavations 1923-1933//, Oxford, 1978. 
 +  * P.R.S. MOOREY, «The city of Kish in Iraq », //AJA// 80, 1976, 65 ss.
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-From : Martin Sauvage, "Kiš", Dans : F. Joannès et C. Michel (éds), //Dictionnaire de la civilisation mésopotamienne//, p. +From : Martin Sauvage, "Kiš", Dans : F. Joannès (éd), //Dictionnaire de la civilisation mésopotamienne//, 2001, p. 450-451
kish.1444920322.txt.gz · Last modified: 2015/10/15 14:45 by gombert
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