Stylesheet style.css not found, please contact the developer of "arctic" template.

Differences

This shows you the differences between two versions of the page.

Link to this comparison view

Both sides previous revisionPrevious revision
Next revision
Previous revision
nabonidus [2014/09/12 10:54] gombertnabonidus [2015/01/28 20:11] (current) gombert
Line 1: Line 1:
 +Return to [[rulers_of_babylon_in_the_first_millennium_bc]]/[[biographies|Biographies]]
 +
 ====== Nabonidus ====== ====== Nabonidus ======
  
-==== Years of Nabonidus ====+[[Year num̆bers Nabonidus|Go here for the year numbers of Nabonidus]]\\ 
 +[[http://cdli.ucla.edu/search/search_results.php?SearchMode=Text&requestFrom=Search&PrimaryPublication=&Author=&PublicationDate=&SecondaryPublication=&Collection=&AccessionNumber=&MuseumNumber=&Provenience=&ExcavationNumber=&Period=&DatesReferenced=nabonidus&ObjectType=&ObjectRemarks=&Material=&TextSearch=&TranslationSearch=&CommentSearch=&Language=&Genre=&SubGenre=&CompositeNumber=&SealID=&ObjectID=&ATFSource=&CatalogueSource=&TranslationSource=|Go here for the texts dated to Nabonidus on CDLI]]
  
-(return to [[Rulers of Mesopotamia]]) 
  
-==== Nabonidus ====+==== Biography ====
  
 Nabû-nâ'id (« le dieu Nabû est compatissant »), dernier souverain de la dynastie néo-babylonienne, a régné de 556 à 539. Sa personnalité, son accès au trône, les conditions de sa chute en font un personnage énigmatique, à part dans l'histoire de la Babylonie du Ier millénaire, et beaucoup des questions que soulève son règne ne sont pas résolues.  Nabû-nâ'id (« le dieu Nabû est compatissant »), dernier souverain de la dynastie néo-babylonienne, a régné de 556 à 539. Sa personnalité, son accès au trône, les conditions de sa chute en font un personnage énigmatique, à part dans l'histoire de la Babylonie du Ier millénaire, et beaucoup des questions que soulève son règne ne sont pas résolues. 
Line 11: Line 13:
 Il monte sur le trône à la suite d'un complot de cour qui élimine, au bout de quatre mois de règne seulement, Lâbâši-Marduk, fils de Neriglissar. Il semble que l'inspirateur principal de ce complot ait été le propre fils de Nabonide, Bêl-šar-uṣur (le Balthazar de la tradition biblique), réunissant autour de lui un groupe de gens qui voulaient éliminer la famille de Neriglissar, arrivé lui-même sur le trône en faisant disparaître son beau-frère Amêl-Marduk, fils de Nabuchodonosor II. Les troubles dynastiques de cette période illustrent bien la difficulté que rencontre alors l'Empire néo-babylonien à promouvoir une tradition royale reconnue de tous. Ne voulant pas apparaître au premier plan, et soucieux de ménager l'avenir, Bêl-šar-uṣur aurait mis en avant son père, d'âge déjà avancé, et qui avait fait l'essentiel de sa carrière au service de Nabuchodonosor II. Mais Nabonide ne se comporta pas avec la faiblesse supposée d'un homme âgé, et les initiatives qu'il prit une fois devenu roi déjouèrent les calculs des conjurés et entraînèrent l'Empire néo-babylonien dans une direction singulière.  Il monte sur le trône à la suite d'un complot de cour qui élimine, au bout de quatre mois de règne seulement, Lâbâši-Marduk, fils de Neriglissar. Il semble que l'inspirateur principal de ce complot ait été le propre fils de Nabonide, Bêl-šar-uṣur (le Balthazar de la tradition biblique), réunissant autour de lui un groupe de gens qui voulaient éliminer la famille de Neriglissar, arrivé lui-même sur le trône en faisant disparaître son beau-frère Amêl-Marduk, fils de Nabuchodonosor II. Les troubles dynastiques de cette période illustrent bien la difficulté que rencontre alors l'Empire néo-babylonien à promouvoir une tradition royale reconnue de tous. Ne voulant pas apparaître au premier plan, et soucieux de ménager l'avenir, Bêl-šar-uṣur aurait mis en avant son père, d'âge déjà avancé, et qui avait fait l'essentiel de sa carrière au service de Nabuchodonosor II. Mais Nabonide ne se comporta pas avec la faiblesse supposée d'un homme âgé, et les initiatives qu'il prit une fois devenu roi déjouèrent les calculs des conjurés et entraînèrent l'Empire néo-babylonien dans une direction singulière. 
  
-Une grande partie de la personnalité de Nabonide s'explique à la fois par cet accès illégitime au pouvoir royal, et par ses origines. De son père on ne connaît que le nom: Sîn-balâssu-iqbi, et il n'a pu être réellement identifié parmi les grands personnages de l'Empire néo-babylonien. Sa mère, Adad-guppi', est mieux connue, puisque l'on dispose de son autobiographie, rédigée suivant les instructions de Nabonide, et déposée dans le temple du dieu Sîn de Harrân. Adad-guppiʾ était très liée avec ce centre religieux, dont elle était probablement originaire, et elle manifestait une dévotion tout à fait particulière au dieu Sîn, dieu de la Lune, sans avoir par ailleurs jamais exercé de fonction religieuse en rapport avec lui. C'est à tort qu'on la présente souvent comme une prêtresse de Sîn de Harrân; la qualification de «dévote » du dieu conviendrait mieux. Cette très forte dévotion a marqué Nabonide et explique certainement les mesures religieuses qu'il prit à la fin de son règne. Adad-guppiʾ a par ailleurs bénéficié d'une vie particulièrement longue, puisqu'elle est morte centenaire, et sa jeunesse s'est passée dans le contexte historique très particulier de la fin de l'Empire assyrien. Quelle que soit sa carrière exacte, elle semble avoir eu des liens avec la famille royale assyrienne, et avoir été amenée à la cour de Babylone à la suite de la prise de Harrân, dernière capitale assyrienne, par les armées de Nabopolassar. Elle séjourna ensuite dans le palais royal de Nabuchodonosor II, on ne sait à quel titre, et y favorisa la carrière de son fils. Elle a d'autre part probablement des origines araméennes, comme l'indique son nom, et transmit à Nabonide ce curieux mélange assyrien, araméen et babylonien.  +Une grande partie de la personnalité de Nabonide s'explique à la fois par cet accès illégitime au pouvoir royal, et par ses origines. De son père on ne connaît que le nom: Sîn-balâssu-iqbi, et il n'a pu être réellement identifié parmi les grands personnages de l'Empire néo-babylonien. Sa mère, Adad-guppi', est mieux connue, puisque l'on dispose de son autobiographie, rédigée suivant les instructions de Nabonide, et déposée dans le temple du dieu Sîn de Harrân. Adad-guppiʾ était très liée avec ce centre religieux, dont elle était probablement originaire, et elle manifestait une dévotion tout à fait particulière au dieu Sîn, dieu de la Lune, sans avoir par ailleurs jamais exercé de fonction religieuse en rapport avec lui. C'est à tort qu'on la présente souvent comme une prêtresse de Sîn de Harrân; la qualification de «dévote » du dieu conviendrait mieux. Cette très forte dévotion a marqué Nabonide et explique certainement les mesures religieuses qu'il prit à la fin de son règne. Adad-guppiʾ a par ailleurs bénéficié d'une vie particulièrement longue, puisqu'elle est morte centenaire, et sa jeunesse s'est passée dans le contexte historique très particulier de la fin de l'Empire assyrien. Quelle que soit sa carrière exacte, elle semble avoir eu des liens avec la famille royale assyrienne, et avoir été amenée à la cour de Babylone à la suite de la prise de Harrân, dernière capitale assyrienne, par les armées de Nabopolassar. Elle séjourna ensuite dans le palais royal de Nabuchodonosor II, on ne sait à quel titre, et y favorisa la carrière de son fils. Elle a d'autre part probablement des origines araméennes, comme l'indique son nom, et transmit à Nabonide ce curieux mélange assyrien, araméen et babylonien. 
-Le début du règne de Nabonide est marqué par des actions typiques de la royauté babylonienne: il poursuit le programme de rénovation et de reconstruction des sanctuaires initié par ses prédécesseurs dans les principales villes de Babylonie, termine les grands travaux d'urbanisme dans la capitale, mais mène en même temps des actions militaires dans la partie occidentale de l'empire qui l'amènent en Cilicie. La première année de son règne est marquée par une visite du sud de la Babylonie au cours de laquelle il réorganise l'administration des temples et du culte. On se réfère aux règlements de l'époque de Nabuchodonosor II pour remettre en place un système d'offrandes qui semble avoir connu des dérives sous le règne de Neriglissar. La part prépondérante que prend le roi, fournisseur de ressources et destinataire d'une partie des redistributions des produits d'offrandes, est soulignée par l'introduction de gens issus de l'administration royale dans le personnel chargé de la gestion des biens des sanctuaires, et aboutit à Uruk par exemple à la création de ce qu'on a appelé les Fermes générales des dattes et de l'orge. Mais ce rétablissement d'une autorité royale forte ne présente pas que des aspects contraignants pour les temples: ils bénéficient de larges attributions de main-d’œuvre, prise sur les prisonniers de guerre (en particulier des Égyptiens dans le temple de Šamaš à Sippar), et voient la plupart de leurs bâtiments somptueusement reconstruits. L'attention extrême portée par Nabonide à renouer avec la tradition religieuse se traduit dans bon nombre de ses inscriptions par la mention détaillée des travaux entrepris pour retrouver les dépôts de fondation originels des sanctuaires les plus prestigieux. De même Nabonide rétablit une tradition très ancienne en faisant introniser sa fille grande prêtresse (entu) du dieu Sîn à Ur, sous un nom sumérien (EN.NÌG.AL.DI.NANNA «la grande prêtresse réclamée par Sîn ») et en lui faisant construire dans cette ville une somptueuse résidence digne de son rang. + 
 +{{:nbn.jpg?nolink&100 |Nabonide, stèle de Harrân}}Le début du règne de Nabonide est marqué par des actions typiques de la royauté babylonienne: il poursuit le programme de rénovation et de reconstruction des sanctuaires initié par ses prédécesseurs dans les principales villes de Babylonie, termine les grands travaux d'urbanisme dans la capitale, mais mène en même temps des actions militaires dans la partie occidentale de l'empire qui l'amènent en Cilicie. La première année de son règne est marquée par une visite du sud de la Babylonie au cours de laquelle il réorganise l'administration des temples et du culte. On se réfère aux règlements de l'époque de Nabuchodonosor II pour remettre en place un système d'offrandes qui semble avoir connu des dérives sous le règne de Neriglissar. La part prépondérante que prend le roi, fournisseur de ressources et destinataire d'une partie des redistributions des produits d'offrandes, est soulignée par l'introduction de gens issus de l'administration royale dans le personnel chargé de la gestion des biens des sanctuaires, et aboutit à Uruk par exemple à la création de ce qu'on a appelé les Fermes générales des dattes et de l'orge. Mais ce rétablissement d'une autorité royale forte ne présente pas que des aspects contraignants pour les temples: ils bénéficient de larges attributions de main-d’œuvre, prise sur les prisonniers de guerre (en particulier des Égyptiens dans le temple de Šamaš à Sippar), et voient la plupart de leurs bâtiments somptueusement reconstruits. L'attention extrême portée par Nabonide à renouer avec la tradition religieuse se traduit dans bon nombre de ses inscriptions par la mention détaillée des travaux entrepris pour retrouver les dépôts de fondation originels des sanctuaires les plus prestigieux. De même Nabonide rétablit une tradition très ancienne en faisant introniser sa fille grande prêtresse (entu) du dieu Sîn à Ur, sous un nom sumérien (EN.NÌG.AL.DI.NANNA «la grande prêtresse réclamée par Sîn ») et en lui faisant construire dans cette ville une somptueuse résidence digne de son rang. 
  
 Il n'y a apparemment pas de désaccord perceptible entre Nabonide et son fils Bêl-šar-uṣur en ce qui concerne la conduite des affaires en Babylonie. Pourtant, au bout de cinq ans de règne, en 550, Nabonide part pour une longue expédition dans l'Ouest qui va l'amener des confins méridionaux de la Palestine au cœur de l'Arabie, et il s'installe dans l'oasis de Têma, où il va séjourner huit ans sans interruption, cependant que son fils administre les affaires en Babylonie. Les raisons exactes de ce séjour prolongé à Têma demeurent encore mystérieuses: on y a vu la volonté de contrôler sur place le commerce terrestre issu de l'Arabie, ou la manifestation d'une religiosité qui commence à se tourner presque exclusivement vers le dieu Sîn: comme Ur, comme Harrân où Nabonide fait reconstruire le temple principal de la ville qu'il a soustraite à la zone de contrôle mède, Têma est en effet un lieu ancestral de culte au dieu de la Lune. Le curieux épisode biblique de la « folie de Nabuchodonosor » qui passe plusieurs années dans le désert en vivant de manière quasi sauvage a conduit aussi à penser qu'on avait attribué à ce dernier un fait qui concernerait en fait Nabonide, et que celui-ci a peut-être été contraint à cette sorte de retraite par suite d'une maladie qui le rendait incapable d'assurer temporairement les aspects de sa fonction liés à la pratique religieuse babylonienne. Les chroniques de Babylone soulignent en effet que pendant l'absence de Nabonide il fut impossible de célébrer la fête du Nouvel An dans la capitale. Mais il ne faut sans doute pas négliger les rapports entre Nabonide et Bêl-šar-uṣur: vu les ambitions que l'on prête à celui-ci, il est très probable qu'il a favorisé, sinon même provoqué cette mise à l'écart du vieux roi dans une contrée très éloignée des centres vitaux de l'empire. Il n'y a apparemment pas de désaccord perceptible entre Nabonide et son fils Bêl-šar-uṣur en ce qui concerne la conduite des affaires en Babylonie. Pourtant, au bout de cinq ans de règne, en 550, Nabonide part pour une longue expédition dans l'Ouest qui va l'amener des confins méridionaux de la Palestine au cœur de l'Arabie, et il s'installe dans l'oasis de Têma, où il va séjourner huit ans sans interruption, cependant que son fils administre les affaires en Babylonie. Les raisons exactes de ce séjour prolongé à Têma demeurent encore mystérieuses: on y a vu la volonté de contrôler sur place le commerce terrestre issu de l'Arabie, ou la manifestation d'une religiosité qui commence à se tourner presque exclusivement vers le dieu Sîn: comme Ur, comme Harrân où Nabonide fait reconstruire le temple principal de la ville qu'il a soustraite à la zone de contrôle mède, Têma est en effet un lieu ancestral de culte au dieu de la Lune. Le curieux épisode biblique de la « folie de Nabuchodonosor » qui passe plusieurs années dans le désert en vivant de manière quasi sauvage a conduit aussi à penser qu'on avait attribué à ce dernier un fait qui concernerait en fait Nabonide, et que celui-ci a peut-être été contraint à cette sorte de retraite par suite d'une maladie qui le rendait incapable d'assurer temporairement les aspects de sa fonction liés à la pratique religieuse babylonienne. Les chroniques de Babylone soulignent en effet que pendant l'absence de Nabonide il fut impossible de célébrer la fête du Nouvel An dans la capitale. Mais il ne faut sans doute pas négliger les rapports entre Nabonide et Bêl-šar-uṣur: vu les ambitions que l'on prête à celui-ci, il est très probable qu'il a favorisé, sinon même provoqué cette mise à l'écart du vieux roi dans une contrée très éloignée des centres vitaux de l'empire.
Line 24: Line 27:
 Bibliographie: P. A. BEAULIEU, //The Reign of Nabonidus, King of Babylon 556-539 B.C//, Yale, 1989. W. G. LAMBERT, « Nabonidus in Arabia », //Seminar for Arabian Studies//, Londres, 1972. Bibliographie: P. A. BEAULIEU, //The Reign of Nabonidus, King of Babylon 556-539 B.C//, Yale, 1989. W. G. LAMBERT, « Nabonidus in Arabia », //Seminar for Arabian Studies//, Londres, 1972.
  
-F. Joannès, « Nabonidus in Arabia », //Dictionnaire de la civilisation mésopotamienne//, 2001, p. 5549-552.+From: F. Joannès, « Nabonide », //Dictionnaire de la civilisation mésopotamienne//,  
 +2001, p. 549-552. 
 + 
 + 
 + 
 + 
 + 
 +Digital version prepared by BG 
 + 
 + 
 + 
 +Return to [[rulers_of_babylon_in_the_first_millennium_bc]]/[[biographies|Biographies]]
nabonidus.1410515674.txt.gz · Last modified: 2014/09/12 10:54 by gombert
CC Attribution-Noncommercial-Share Alike 4.0 International
Driven by DokuWiki Recent changes RSS feed Valid CSS Valid XHTML 1.0