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Alexander III the Great
Biography of Alexander III the Great
Roi de Macédoine, fils de Philippe II, il monta sur le trône à l'été 336. En moins de quinze ans, il conquit l'Empire achéménide et ouvrit le monde oriental aux Grecs. Son expédition militaire associait les parties prenantes de la Ligue de Corinthe pour libérer la Grèce d'Asie du «joug perse » et reculer la frontière avec l'Empire achéménide à l'Anatolie centrale. Mais elle prit un tour de plus en plus personnel au fur et à mesure qu'Alexandre redéfinissait ses buts de guerre et passait d'une entreprise de libération à la conquête de l'Empire achéménide dans son ensemble. Après avoir pris possession de l'Anatolie que lui ouvrit la bataille du Granique (mai 334), il s'empara du Proche-Orient occidental, y compris l'Égypte, grâce à la victoire d'Issos (novembre 333) remportée sur une armée commandée par le roi achéménide Darius III lui-même. La plupart des régions de la côte méditerranéenne se rallièrent au conquérant à l'exception notable des villes de Tyr et Gaza, qu'il lui fallut assiéger et prendre d'assaut. Ayant franchi l'Euphrate en juillet 331, Alexandre triompha une nouvelle fois de l'armée perse à Gaugamèles en Assyrie et fit son entrée dans Babylone le 21 octobre 331, tandis que Darius III, en déroute, se repliait sur l'Iran pour organiser une nouvelle armée. Toutes les sources disponibles s'accordent pour considérer que la prise de possession de la Babylonie se fit de manière paisible et la fin de la domination achéménide fut bien acceptée par les gens de Babylone, d'autant plus que leur ville devint un centre majeur du nouvel empire en cours d'édification et que les pratiques traditionnelles en matière de religion en particulier ne furent pas modifiées. La transition entre Perses et Gréco-Macédoniens en Babylonie se fit avec d'autant moins de heurts qu'Alexandre se coula exactement dans la place laissée vacante de fait par Darius III: le règne de celui-ci fut en quelque sorte « annulé », dans la mesure où le comput des années de règne d'Alexandre fut établi à partir de son avènement en Macédoine. Dans la conception que se faisaient les Babyloniens de leur nouveau souverain, qu'ils appellent Aliksandar, il s'inscrit pour eux dans la suite des empereurs achéménides, ainsi que le montre la titulature de « roi des pays » (šar matâti) qui lui fut attribuée. Aucun des textes cunéiformes de la pratique que l'on peut attribuer au règne d'Alexandre le Grand n'a été rédigé alors qu'il se trouvait à Babylone. Il en va de même des relevés d'observation astronomique et des textes savants écrits sous son règne. Alexandre ne séjourna en effet que très peu de temps à Babylone lors de son premier passage. Mais il mit en train un certain nombre de projets d'embellissement de la ville et de restaurations, dont celle de l'Esagil, le temple principal.
La suite de l'expédition d'Alexandre se déroula en Iran et aux abords de l'Inde: après avoir pris possession des grandes capitales achéménides (Suse, Persépolis, Pasargades pendant l'hiver 331-330, puis Ecbatane), il poursuivit Darius III, qui fut assassiné par les membres de son propre entourage en juillet 330. Alexandre revendiqua alors pour lui-même l'héritage du Grand Roi et passa plusieurs années à soumettre l'Iran oriental, particulièrement en Bactriane (printemps 329-printemps 327) et sur les bords de l'Indus (printemps 326) où il affronta le roi Porus et ses éléphants de guerre. Cependant la majorité de son armée, déjà réticente à accepter les aspects de plus en plus orientaux de l'exercice de son pouvoir, refusa de le suivre lorsqu'il entama une nouvelle étape de l'expédition en direction de la haute vallée du Gange. Alexandre prit alors le chemin du retour à l'automne 326 vers Babylone. Après avoir traversé non sans difficultés les déserts du sud de l'Iran, il arriva sur les bords du golfe Persique. Il fit alors réellement connaissance avec la Babylonie (324), remontant le Tigre en bateau jusqu'à Opis, puis visitant la partie septentrionale de la basse Mésopotamie.
Dans le prolongement de la mise en valeur du pays initiée par les Achéménides, Alexandre prévoyait un certain nombre de projets d'amélioration du réseau des canaux. La ville de Babylone elle-même fut pendant quelques mois la capitale de son immense empire: il s'installa dans le palais royal, et tenta d'organiser la symbiose entre Grecs et Orientaux qui lui semblait la seule manière de gérer l'immense empire qu'il s'était constitué. Il préparait même de futures conquêtes, mais fut victime au début de l'été 323 d'une maladie du type malaria. Le 29 Aiaru de l'an 14 du calendrier babylonien (10 juin 323), un relevé d'observation astronomique babylonien indique sobrement: «Le roi est mort. » C'est à Babylone que fut réglé le sort de l'empire par un accord intervenu dès l'été 323 entre les généraux d'Alexandre qui remettait la royauté à Philippe Arrhidée, frère d'Alexandre, et à son fils posthume, Alexandre IV. Les deux rois, dont la tutelle avait été confiée au régent Antipater, prirent assez vite le chemin de la Macédoine. Quant à la dépouille du conquérant, elle fut d'abord convoyée vers sa patrie d'origine, mais fut interceptée en route par son lieutenant Ptolémée, à qui avait été attribuée l'Égypte. Alexandre reçut une sépulture prestigieuse à Alexandrie.
Après la disparition d'Alexandre, les repères de leur relation au pouvoir central deviennent plus difficiles à établir pour les gens de Babylonie. Ils ne semblent pas avoir pu intégrer les compétitions entre Diadoques dans une histoire cohérente de la lignée impériale. D'où le maintien le plus longtemps possible de la fiction des règnes de Philippe III puis d'Alexandre IV, avec de sérieuses distorsions dues à l'absence permanente de celui qui portait le titre de roi.
From: F. Joannès, « Alexandre le Grand », Dictionnaire de la civilisation mésopotamienne , p. 33-35.
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