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Nebuchadnezzar II
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Biography of Nebuchadnezzar II
Nabû-kudurri-uṣur (« Nabû, protège ma descendance »), plus connu sous la forme biblique de son nom, Nabuchodonosor, était le fils aîné de Nabopolassar, et son long règne de quarante-trois ans (604-562) marque l'apogée de l'Empire néo-babylonien. On ne possède que de rares mentions de sa famille: un frère nommé Nabû-šum-lišir, et une épouse, Amytis, fille du roi des Mèdes, pour laquelle il aurait fait construire les « jardins suspendus » de Babylone. Il eut plusieurs enfants dont Amêl-Marduk qui lui succéda, quatre autres fils cités comme princes royaux dans des contrats babyloniens, et deux filles, dont l'une, Kaššaia, devint l'épouse de Nergal-šar-uṣur (= Neriglissar), grand dignitaire de la cour de Babylone, qui devait ensuite s'emparer du pouvoir royal.
Nabuchodonosor était déjà en âge de conduire l'armée babylonienne à la fin du règne de son père, et c'est au cours d'une campagne à l'Ouest qu'il apprit la mort de ce dernier et rentra à marches forcées à Babylone pour se faire couronner. Le début de son règne est marqué par des opérations militaires visant à étendre et consolider l'empire de Babylone sur le Proche-Orient. Après avoir vaincu les Égyptiens à la bataille de Karkemiš en 605, il emploie les années suivantes à conquérir méthodiquement la côte syro-palestinienne en refoulant les Égyptiens vers le sud: Ascalon est prise en 604, Sidon en 602, et le royaume de Juda doit payer tribut. Des garnisons babyloniennes sont établies pour contrôler l'Ouest et Nabuchodonosor vient presque chaque année renforcer son pouvoir sur cette région et percevoir le tribut que lui versent les royaumes vassaux. Il se heurte à nouveau aux Égyptiens en 601, et mène des opérations contre des tribus arabes deux ans plus tard. En 598 le roi de Juda rejette la suzeraineté babylonienne, et Nabuchodonosor vient mettre le siège devant Jérusalem*, qui est prise en mars 597.
Alors que Nabuchodonosor doit réprimer en 595 des troubles en Babylonie même, les Égyptiens reprennent leur politique d'expansion à l'Ouest, et la domination des Babyloniens est remise en question: Tyr refuse de verser tribut et le royaume de Juda se révolte également. Revenu dans l'Ouest dès 590, Nabuchodonosor soumet à partir de 588 Tyr et Jérusalem à un siège en règle: la première résistera treize ans, tandis que la seconde tombe en août 587. La ville est pillée et une partie de sa population est déportée en Babylonie. À partir de 586 tout le Proche-Orient occidental est fermement tenu par les Babyloniens, et l'Égypte ne cherche plus à remettre en cause leur prépondérance sur cette région. Comme le relate une de ses inscriptions, Nabuchodonosor règne alors sur un empire qui s'étend du golfe Persique à la Cilicie et au «pays des Ioniens » (mât Yamâna). Il a des rapports suffisamment cordiaux avec les Mèdes pour intervenir en médiateur dans le conflit qui les oppose aux Lydiens en Asie Mineure.
Nabuchodonosor poursuit l'effort entrepris par Nabopolassar pour réorganiser l'économie agricole de la Babylonie, restaurer ses sanctuaires, et reconstruire sa capitale. La plupart des inscriptions royales de Nabuchodonosor ont trait, en effet, à ses activités de bâtisseur, qui concernent cependant exclusivement la Babylonie. La plupart des grands temples y sont rebâtis et somptueusement décorés: à Agade, Bâṣ et Sippar dans le nord, Borsippa, Dilbat, Kiš, Kuta et Marad en Babylonie centrale, à Larsa, Uruk, et Ur dans le sud. Le culte y est réorganisé et les temples sont pourvus de donations régulières qui permettent les offrandes et l'entretien des statues divines. Les textes administratifs postérieurs font souvent référence aux règlements cultuels établis sous le règne de Nabuchodonosor pour déterminer la norme du régime des offrandes. Son manteau royal, qui sert de substitut dans certaines cérémonies religieuses, est pieusement conservé dans le Trésor de l'Esagil : en 187 av. J.-C., il est encore présenté au roi séleucide Antiochos III en visite à Babylone. C'est évidemment Babylone*, capitale de l'empire, qui est l'objet des soins les plus attentifs du roi: une dizaine de temples y sont restaurés, dont le plus prestigieux, l'Esagil de Marduk avec sa ziggurat, l'Etemenanki; la double ceinture des murailles est restaurée, ainsi que les grandes voies processionnelles, dont celle appelée Ay-ibûr-šabû, qui conduit de la porte d'Ištar à l'Esagil, les canaux de l'intérieur de la ville, et surtout l'énorme complexe du palais royal qui occupe le nord-ouest du quartier oriental de Babylone. Un texte contemporain enregistrant les rations d'entretien versées dans le palais montre que celui-ci renferme un personnel venu des quatre coins de l'empire, dont beaucoup de spécialistes occidentaux, mais également des familles de rois otages, en particulier celle de Joiakîn, roi de Juda. La cour est aussi fournie que celle des rois assyriens, avec toute une série de dignitaires chargés des grands secteurs administratifs, de responsables du harem royal, et de titulaires de fonctions auliques. On attribue aussi à Nabuchodonosor la construction du « mur de Médie »: à l'endroit de la plaine mésopotamienne où le Tigre et l'Euphrate sont le plus proches, immédiatement au nord de Sippar, le roi fit établir un long mur de défense, puis un second plus au sud, allant de Babylone au Tigre. Il ne semble pas s'être agi de véritables murailles fortifiées, mais de structures à mi-chemin entre digue et rempart. Leur fonction était double: elles protégeaient la région de Babylone contre les crues des deux fleuves, et permettaient, à l'inverse, de transformer le vaste quadrilatère qu'elles formaient avec le Tigre et l'Euphrate en une zone inondable, difficile à pénétrer pour une armée ennemie.
Bibliographie: W.G. LAMBERT, « Nebuchadnezzar King of Justice », Iraq 27, p. 1-11. D.J. WISEMAN, Nebuchadrezzar and Babylon, Oxford, 1985.
From: F. Joannès, « Nabuchodonosor II », Dictionnaire de la civilisation mésopotamienne , p. 554-556.
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