Stylesheet style.css not found, please contact the developer of "arctic" template.

Differences

This shows you the differences between two versions of the page.

Link to this comparison view

Both sides previous revisionPrevious revision
Next revision
Previous revision
geography_of_mesopotamia [2015/10/14 09:35] lafontgeography_of_mesopotamia [2023/02/24 15:07] (current) lafont
Line 1: Line 1:
 +~~NOTOC~~
 +Return to [[encyclopedic_articles]]
 +
 +
 +
 ===== Geography of Mesopotamia ===== ===== Geography of Mesopotamia =====
 +
 +Go here for the tool [[Site Description|"Geographical Tools et Sites Descriptions"]], and [[Cartes_atlas|here for a portfolio of geographical maps]].
  
 === Atouts et contraintes de milieux naturels diversifiés === === Atouts et contraintes de milieux naturels diversifiés ===
  
-Peu de régions dans le monde ont vu leur milieu naturel influencer autant le cours de leur évolution historique. Les modes de vie dans ces contrées du Proche-Orient ont toujours dépendu de conditions naturelles contrastées qui, sur des terres en grande partie arides, sont tributaires du relief et de la nature du terrain, de l’abondance ou de la rareté des pluies, du cours des fleuves et rivières, de la rigueur du climat. Autant de facteurs qui ont fortement marqué le destin des hommes.+Peu de régions dans le monde ont vu leur milieu naturel influencer autant le cours de leur évolution historique. Les modes de vie en Mésopotamie et dans les régions voisines ont toujours dépendu de conditions naturelles contrastées qui, sur des terres en grande partie arides, sont tributaires du relief et de la nature du terrain, de l’abondance ou de la rareté des pluies, du cours des fleuves et rivières, de la rigueur du climat. Autant de facteurs qui ont fortement marqué le destin des hommes.
  
-L'observation d'une carte montre que l’ensemble régional à prendre en considération ne se laisse pas aisément enfermer dans de quelconques frontières. Il s’agit d’un espace "ouvert", au carrefour des continents asiatique, européen et africain, délimité à l’ouest par la côte méditerranéenne et à l’est par la chaîne du Zagros qui sépare l’Irak du plateau iranien ; au nord, il est bordé par la chaîne du Taurus qui s’étend au sud-est de l’actuelle Turquie, et au sud par les marges septentrionales du désert d’Arabie et par les eaux du golfe Arabo-persique. Mais la difficulté à circonscrire l’histoire ancienne de la Mésopotamie dans de telles limites géographiques est réelle, comme le montrent les nombreuses interactions avec des régions adjacentes comme l’Égypte, la Turquie anatolienne, ou l’Iran.+L'ensemble régional à considérer ne se laisse pas aisément enfermer dans de quelconques frontières. Il s’agit d’un espace "ouvert", au carrefour des continents asiatique, européen et africain, délimité à l’ouest par la côte méditerranéenne et à l’est par la chaîne du Zagros qui sépare l’Irak du plateau iranien ; au nord, il est bordé par la chaîne du Taurus qui s’étend au sud-est de l’actuelle Turquie, et au sud par les marges septentrionales du désert d’Arabie et par les eaux du golfe Arabo-persique. Mais la difficulté à circonscrire l’histoire ancienne de la Mésopotamie dans de telles limites géographiques est réelle, comme le montrent les nombreuses interactions avec des régions adjacentes comme l’Égypte, la Turquie anatolienne, ou l’Iran.
  
 Dans cet ensemble, principalement couvert aujourd’hui par les territoires de l’Irak et de la Syrie sur une superficie de quelque 700 000 km2, la géographie physique amène à distinguer trois grandes zones géographiques. Dans cet ensemble, principalement couvert aujourd’hui par les territoires de l’Irak et de la Syrie sur une superficie de quelque 700 000 km2, la géographie physique amène à distinguer trois grandes zones géographiques.
Line 15: Line 22:
 Les montagnes qui bordent cet espace filtrent les communications avec les régions voisines, soit l’Anatolie en ce qui concerne le Taurus et le plateau iranien pour le Zagros, mais elles constituent également des « réservoirs » de groupes humains, au contact des plaines agricoles et en interaction avec elles. La chaîne du Zagros en particulier présente une allure morcelée avec des bassins intérieurs occupés par des tribus ou des confédérations de tribus qui seront appelées à jouer parfois un rôle important dans l’histoire de ces régions. Les montagnes qui bordent cet espace filtrent les communications avec les régions voisines, soit l’Anatolie en ce qui concerne le Taurus et le plateau iranien pour le Zagros, mais elles constituent également des « réservoirs » de groupes humains, au contact des plaines agricoles et en interaction avec elles. La chaîne du Zagros en particulier présente une allure morcelée avec des bassins intérieurs occupés par des tribus ou des confédérations de tribus qui seront appelées à jouer parfois un rôle important dans l’histoire de ces régions.
  
-== La Mésopotamie et ses deux fleuves jumeaux ==+== La Mésopotamie et ses fleuves jumeaux ==
  
 Dans la diagonale et au cœur de ce vaste territoire quasi rectangulaire, l’ensemble le plus important est ensuite constitué par la Mésopotamie proprement dite. Les cours du Tigre et de l’Euphrate, issus l’un et l’autre des montagnes d’Anatolie, définissent avec leurs principaux affluents, tous de rive gauche, les contours de cette région étymologiquement "d’entre les fleuves" Dans la diagonale et au cœur de ce vaste territoire quasi rectangulaire, l’ensemble le plus important est ensuite constitué par la Mésopotamie proprement dite. Les cours du Tigre et de l’Euphrate, issus l’un et l’autre des montagnes d’Anatolie, définissent avec leurs principaux affluents, tous de rive gauche, les contours de cette région étymologiquement "d’entre les fleuves"
Line 42: Line 49:
  
 Au total, ces grandes unités ne se présentent cependant pas de façon homogène : bien des nuances existent par exemple entre les zones complètement désertiques de la péninsule arabique et la steppe semi-aride aux marges du Croissant fertile, à laquelle des pluies épisodiques peuvent fournir une maigre végétation pendant une partie de l’année. Ces gradations dans l’aridité sont importantes car elles déterminent la possibilité ou non d’implantations sédentaires.  Au total, ces grandes unités ne se présentent cependant pas de façon homogène : bien des nuances existent par exemple entre les zones complètement désertiques de la péninsule arabique et la steppe semi-aride aux marges du Croissant fertile, à laquelle des pluies épisodiques peuvent fournir une maigre végétation pendant une partie de l’année. Ces gradations dans l’aridité sont importantes car elles déterminent la possibilité ou non d’implantations sédentaires. 
-De même, dans les zones où existent des potentialités agricoles, il faut distinguer celles qui, au nord, bénéficient de précipitations suffisantes pour faire pousser des récoltes même à l’écart des cours d’eau, de celles qui, plus au sud, sont entièrement tributaires des rivières et de l’irrigation du fait de la rareté des pluies : les unes et les autres connaîtront souvent des formes d’organisation socio-économiques différentes, la ligne de démarcation entre les deux se situant à peu près au niveau de l’isohyète des 250-300 mm de pluie annuelle [doc1]+ 
-Ainsi les environnements naturels et les paysages connaissent en définitive bien des variations, depuis les marais d’Irak du sud au débouché du Tigre et de l’Euphrate [doc2], jusqu’aux vallées montagnardes enneigées aux frontières de l’Iran [doc3], en passant par la steppe aride de Syrie [doc4]. Loin d’antagonismes que l’on imagine parfois radicaux entre les uns et les autres, une indéniable complémentarité existe au contraire entre chacun de ces territoires et chacune de leurs communautés humaines, qui ont toujours été en réalité en constante interaction. Entre eux, la proximité de modes de vie diversifiés et les échanges multiples ont sans aucun doute été un élément moteur des progrès techniques, économiques et sociaux et de leur diffusion.+De même, dans les zones où existent des potentialités agricoles, il faut distinguer celles qui, au nord, bénéficient de précipitations suffisantes pour faire pousser des récoltes même à l’écart des cours d’eau, de celles qui, plus au sud, sont entièrement tributaires des rivières et de l’irrigation du fait de la rareté des pluies : les unes et les autres connaîtront souvent des formes d’organisation socio-économiques différentes, la ligne de démarcation entre les deux se situant à peu près au niveau de l’isohyète des 250-300 mm de pluie annuelle. 
 + 
 +Ainsi les environnements naturels et les paysages connaissent en définitive bien des variations, depuis les marais d’Irak du sud au débouché du Tigre et de l’Euphrate, jusqu’aux vallées montagnardes enneigées aux frontières de l’Iran, en passant par la steppe aride de Syrie. Loin d’antagonismes que l’on imagine parfois radicaux entre les uns et les autres, une indéniable complémentarité existe au contraire entre chacun de ces territoires et chacune de leurs communautés humaines, qui ont toujours été en réalité en constante interaction. Entre eux, la proximité de modes de vie diversifiés et les échanges multiples ont sans aucun doute été un élément moteur des progrès techniques, économiques et sociaux et de leur diffusion.
  
 Ces caractéristiques fondamentales de l’organisation de l’espace permettent en définitive d’expliquer de nombreux faits de l’histoire des hommes dans ces régions, depuis des millénaires jusqu’à l’époque la plus actuelle, d’autant que, malgré les fluctuations dans le cours des fleuves et des variations climatiques allant dans le sens d’un plus grand assèchement – mais des phases ont pu être plus humides, d’autres plus arides –, il ne semble pas y avoir eu de grands bouleversements dans l’environnement de cet ensemble régional depuis les derniers dix mille ans, à une réserve près cependant : celle de la fluctuation des rivages du golfe Arabo-persique, zone qui était sans doute libre de toute emprise marine avant que ne commence la lente remontée du niveau des eaux des océans, intervenue à l’issue de la dernière grande époque glaciaire il y a quinze millénaires environ. Ces caractéristiques fondamentales de l’organisation de l’espace permettent en définitive d’expliquer de nombreux faits de l’histoire des hommes dans ces régions, depuis des millénaires jusqu’à l’époque la plus actuelle, d’autant que, malgré les fluctuations dans le cours des fleuves et des variations climatiques allant dans le sens d’un plus grand assèchement – mais des phases ont pu être plus humides, d’autres plus arides –, il ne semble pas y avoir eu de grands bouleversements dans l’environnement de cet ensemble régional depuis les derniers dix mille ans, à une réserve près cependant : celle de la fluctuation des rivages du golfe Arabo-persique, zone qui était sans doute libre de toute emprise marine avant que ne commence la lente remontée du niveau des eaux des océans, intervenue à l’issue de la dernière grande époque glaciaire il y a quinze millénaires environ.
  
-Peuplement et langues+=== Peuplement et langues ===
  
 En termes de peuplement et d’un point de vue ethno-linguistique, nous ne savons pas grand-chose des hommes qui ont vécu originellement dans ces régions, mais il est intéressant d’observer que, aussi loin que la documentation puisse l’attester, il s’agit d’un espace occupé par des populations parlant majoritairement des langues sémitiques – famille de langues à laquelle appartiennent aujourd’hui l’arabe ou l’hébreu –, avec cependant une certaine variété de dialectes et une cohabitation entretenue avec plusieurs autres groupes humains porteurs d’autres langues.  En termes de peuplement et d’un point de vue ethno-linguistique, nous ne savons pas grand-chose des hommes qui ont vécu originellement dans ces régions, mais il est intéressant d’observer que, aussi loin que la documentation puisse l’attester, il s’agit d’un espace occupé par des populations parlant majoritairement des langues sémitiques – famille de langues à laquelle appartiennent aujourd’hui l’arabe ou l’hébreu –, avec cependant une certaine variété de dialectes et une cohabitation entretenue avec plusieurs autres groupes humains porteurs d’autres langues. 
 De nos jours, les limites géographiques sont toujours les mêmes qui séparent au nord et à l’est du Croissant fertile les populations de langue arabe (sémitique) de celles de langues turque ou iranienne (non sémitiques) : la remarquable stabilité à travers les siècles d’une telle ligne de démarcation linguistique mérite d’être soulignée. De nos jours, les limites géographiques sont toujours les mêmes qui séparent au nord et à l’est du Croissant fertile les populations de langue arabe (sémitique) de celles de langues turque ou iranienne (non sémitiques) : la remarquable stabilité à travers les siècles d’une telle ligne de démarcation linguistique mérite d’être soulignée.
  
-Premiers agriculteurs, premiers éleveurs. Le temps de la sédentarisation+BL
  
-Dans le cadre général ainsi posé, le plus légitime est sans doute de prendre comme point de départ chronologique de notre parcours ce que l’on désigne habituellement par « révolution néolithique » ou révolution agricole, expression créée par l’archéologue britannique V. Gordon Childe (1892-1957) pour définir l’ensemble des processus fondamentaux ayant marqué, dans la préhistoire, le passage d’une économie prédatrice à une économie de production.+//Return to [[Encyclopedic Articles]]//
geography_of_mesopotamia.1444811727.txt.gz · Last modified: 2015/10/14 09:35 (external edit)
CC Attribution-Noncommercial-Share Alike 4.0 International
Driven by DokuWiki Recent changes RSS feed Valid CSS Valid XHTML 1.0